Latacunga … Le Cotopaxi

Quelle journée!

Notre guide d'hier nous a pris en charge à 8h, direction Saquisili, une petite ville à proximité de Latacunga.

Ici se tient tous les jeudis un marché très populaire et d'envergure, qui a forcément attiré les agences de tourisme… dommage.
Mais bon, il faut se dire que l'Equateur n'accueille que 750000 touristes par an environ, dont la moitié ne fait que les îles Galapagos et Quito. Donc il n'y avait pas foule ce jeudi matin, à la fraîche.

Le marché de divise en trois "férias": 

• Les grosses bêtes: vaches, cochons, moutons, il y a même un vétérinaire sur place. Cacophonie, beuglements et autres hurlements de cochons qui ont fait rire Gaëtan.

• Les petites bêtes: lapins, cochons d'inde (oui oui, ça se mange), oies, dindons, poules, poissons … et les légumes:

• Les vêtements, accessoires, outils en tous genres.

Ça grouille de monde, mais tout est bizarrement bien ordonné, des échoppes permettent ici et là de se restaurer (on a pas testé pour vous!!). 

Marché vraiment authentique pour le moment, on s'est juste demandé quand les boutiques de souvenirs à touristes vont arriver…

Nous avons ensuite repris la route vers le sommet enneigé qui se dessine au loin. Le Cotopaxi culmine à 5897m et reste un fort danger potentiel pour le secteur, la dernière éruption importante datant de 1904 et son activité sismique reste très importante actuellement.

Un parc national s'étend tout autour et l'entrée est "gardée" car on ne peut en principe pas y entrer sans guide. De là à dire que c'est entièrement vrai…
Il y a un camping sur place, très bien équipé, qui offre certainement des vues incroyables aux lever et coucher de soleil. Il faut juste savoir que les nuits sont très fraîches et que le vent est souvent violent. 

Séances photos obligatoires, tant qu'on est en forme (ça fait peur pour la suite!), les nuages étaient encore bien présents, mais le vent est devenu notre allié et nous a permis quelques beaux clichés.

Une fois le 4x4 stationné au parking situé à près de 4600m, les choses sérieuses commencent. 

On a joué les fangios en bas, en T-shirt, hein? Ben là, t'as juste à sortir de la voiture pour comprendre que ça va pas suffire! Alors: pull, polaire, coupe vent, bonnet, écharpe et gants! On est super équipés quand même non?

Et bien même avec tout ça, c'est pas facile. 
Le but de nous autres, voyageurs randonneurs du dimanche, était de monter au refuge, situé à 4896m, ce qui n'est pas rien déjà, vous en conviendrez. Les plus aguerris dorment au refuge pour ensuite tenter l'ascension à partir de minuit (7 à 8h de grimpette), ceux qui ont moins le temps continuent de monter jusqu'à toucher la glace vers 5000m.
Nous l'aurions bien tenté mais la première montée a été une telle épreuve pour Gaëtan que nous avons renoncé.
En effet, les 300m de dénivelés à cette hauteur sont vraiment durs à parcourir, sur une pente encore une fois à près de 35°. A cette hauteur, on manque vite de souffle et la sensation de froid renforcée par un vent tempétueux et glacial rend la montée encore plus exigeante physiquement. Gaëtan a eu du mal surtout à cause du vent, presque plus fort que lui. Les larmes ont coulé mais il a voulu avancer, alors on l'a fait, à son rythme. Et il n'a pas à rougir!

Le but à atteindre: le petit rectangle jaune là haut

On commence alors à grimper...

Dans un paysage lunaire... 

On commence à fatiguer, manquer de souffle....

Mais on regarde en bas et on se dit: il faut continuer...

Un bâton de randonnée pour s'aider un peu...

Pour toucher au but...

Et se dire: ON L'A FAIT!!!

Nous sommes maintenant rassurés car nous avons tous les trois été capables de fournir un bel effort, sans avoir mal à la tête ni au ventre, le mal des montagnes ne semble pas nous atteindre, ce qui est plutôt un bon présage pour la suite du voyage…

Arrivés en haut, une drôle de surprise nous attendait: le Président de l'Equateur, Rafaël Correa, avait fait l'ascension du sommet cette nuit là et redescendait tout juste au moment de notre arrivée. Nous entendant parler français, il s'est retourné et nous a apostrophés "vous êtes français? Alors je prends la photo avec vous!" J'ai même eu droit à la bise… Incroyable. Impensable chez nous un Président qui grimpe à 5900m après avoir passé la nuit dans le dortoir d'un simple refuge de montagne avec les militaires qui l'accompagnait. Accessible, plutôt bel homme, et surtout grand (1,90m), il parle un français très correct… Bref, c'est un drôle de rencontre que nous avons faite.

Après un chocolat chaud bien mérité, Gaëtan a repris des forces pour amorcer la descente et un retour tranquille vers notre hôtel.

Voilà notre dernière journée à Latacunga, qui au passage est une ville pas désagréable. Les églises sont toutes illuminées la nuit et nous pouvons tranquillement nous balader pour les prendre en photos car dès qu'on s'éloigne de Quito, le sentiment d'insécurité disparaît. Nous restons évidemment vigilants mais il règne une certaine nonchalance…

Etape agréable, paysages et panoramas superbes, nous avons touché quelque chose de magique car cela fait des mois que nous rêvions devant des photos….