Le Sud: Big Island 4

En quittant le parc des volcans, nous nous sommes arrêtés sur la plage de Punalu'u. Son sable noir et fin accueille toute l'année des grosses tortues de mer, espèce bien entendu protégée. 
Des panneaux interdisent qu'on les touche sous peine d'amende voire de prison, et encore une fois, nous avons été agréablement surpris par le respect des gens.
Nous sommes certes en basse période touristique, mais la foule ne semble vraiment se presser nulle part.
Gaëtan est donc content, il aura vu ses tortues.

En fin de journée (dimanche 2), nous nous sommes installés pour camper sur la plage de Ho'okena, sur la côte ouest car entre ces deux arrêts, nous avons pris de la pluie et encore de la pluie.
Bonheur en arrivant sur cette plage: le soleil nous attendait. Nous y avons donc planté la tente, pris un repas rapide avons même pu vous envoyer un message puisque nous y avions internet!

Hier matin, le beau temps étant partout présent, nous avons repris la route à l'envers, direction la pointe sud de l'île.
Nous sommes donc allés en bons touristes au South Point, très connu des américains car en plus d'être l'endroit le plus au sud de l'archipel de Hawaii, c'est également celui des Etats Unis (eh oui, ce n'est pas Key West comme certains l'ont prétendu). La route est vraiment superbe dès que l'on quitte la Highway 11:


Au début, pendant 5-6 miles, le paysage est très vert, les quelques maisons présentes sont superbes. Les ranchs se succèdent, élevant chevaux et vaches (noires ou marron) sur des étendues de prés avec, plantés au milieu, les bâtiments. Au loin, une dizaine d'éoliennes tournent en permanence: le vent peut être vraiment très fort ici, nous sommes en légère altitude. 

Les derniers 5 miles se font dans un paysage aride: les herbes rases sont jaunes et crépitent au vent, rien ne semble pousser ici, sauf les délimitations des prés, faites tantôt de barbelés, tantôt de murets montés avec des petits rochers volcaniques: il ne faut pas oublier qu'en dessous, de vieilles coulées de lave rendent la terre noire en rocailleuse. Nous sommes toujours en hauteur et le contraste de couleur vert/jaune paille/bleu océan et le bleu du ciel taché ici et là de nuages blanc laiteux est bluffant.

Arrivés à un embranchement, nous avons donc d'abord suivi le panneau "South Point". Il y a du vent et des pêcheurs. Le nombre de cannes posées le long de la falaise par rapport au nombre de personnes présentes ne correspond pas, nous avons donc supposé que les locaux présents (beaucoup d'ados) multipliaient leurs chances de ramener une belle prise. Des échelle courent même le long de la falaise pour les plongeurs: vertige assuré.

Nous sommes ensuite retournés à l'embranchement précédent et avons cette fois suivi le panneau Green Sandy Beach. Nous avions vu sur quelques blogs qu'il y a ici une plage de sable vert, nous sommes curieux, alors, allons-y. 
Un parking, une plage rocailleuse en contrebas avec gens en train de pique-niquer. Là on se dit c'est cool, je ne comprends vraiment pas pourquoi le loueur de voiture m'a fait toute une histoire en m'interdisant de prendre la route! Autre bizarrerie, des 4x4 sont présents et les locaux installés dedans nous proposent de faire le shuttle jusqu'à la plage pour seulement ... 100$! On rigole, on met de la crème, de l'eau dans le sac à dos, nous chaussons nos plus belles tongs et nous voilà partis.

Sauf qu'en bas, c'est pas ça !!! Trop fac' comme dirait Gaëtan. Un couple devant nous prend un chemin sur la droite, suivant les traces de voiture, alors allons-y. Mes tongs garderont un souvenir impérissable des cailloux et du sable mou. 2 miles aller, 2 miles retour, minimum! 
C'est pas grave : le paysage est magnifique, avec l'humidité ambiante apportée par les gros rouleaux des vagues, une petite végétation s'est développée sur les rochers noirs, on croirait l'Irlande pour peu qu'il se mette à bruiner. 
Mais si on tourne la tête, on pourrait s'attendre à voir les motos de l'enduro du Touquet: des creux et des bosses énormes, des chemins empruntés par les voiture tellement creusés que nos tête ne dépassent pas du trou (et là, on se dit qu'effectivement, sans 4x4, c'est pas possible. 





C'est dingue ... et magique lorsqu'on arrive enfin au graal: LA plage de sable fin, vert olive avec des grains de roche volcanique noirs brillants dedans, la couleur est incroyable. Là, je ne décris pas le paysage, je vous le montre, j'ai pas les bons mots:
Dernière étape: descendre dans le trou. Ça pourrait faire peur, mais un escalier naturel est creusé dans la roche, ce qui rend l'aller-retour très facile, même pour des petits enfants. Nous avons trempé nos fessiers dans l'eau, pas plus car les vagues sont très puissantes.

Le chemin du retour s'est fait gaiement, Gaëtan ayant décidé de chanter (j'vous raconte pas!) et de poser 80000 questions à son père sur les dauphins et les requins.

Hier soir, nous étions crasseux, jaunes et verts de sable, mais bien contents de notre journée. La plage où nous avions campé la veille étant certes jolie mais pas très pratique côté douches, et humide la nuit, nous avons trouvé refuge dans un petit hôtel familial à Captain Cook, le Manago (62$ la nuit), histoire de faire mes lessives et refaire les bagages correctement pour notre départ demain, déjà.

Je vous écris ce matin de la terrasse, il est 6h, je suis face à la mer, c'est juste magnifique et calme.

A ce soir.