samedi 14 juin 2014

Java 2: le Kawah Ijen

Le 24 et 25 mai 2014


Après être redescendus à Probolinggo vers midi, nous savions qu'il ne serait pas aisé de trouver un transport direct pour le village de Sempol, où nous avions prévu de passer la nuit...

En temps normal, nous aurions dû changer au moins une fois en cours de route, puis, parvenus à destination, négocier un transport pour l'excursion au volcan et enfin retrouver un autre bus pour aller jusqu'au ferry...ouf!
Dans le warung où nous avons déjeuné, nous avons rencontré un homme qui nous a proposé ses services pour le package complet, pour 200000 roupies par personne, sachant que cela nous évitait en plus de porter notre sac à dos pendant l'ascension...


Qu'à cela ne tienne, sans plus attendre, nous voici de nouveau en voiture, le long d'une route encore une fois magnifique, la jungle javanaise est vraiment splendide...




Arrivés à Sempol, nous avons trouvé une chambre dans une plantation de café, où nous avons assisté à une soirée karaoke, amusement favori des indonésiens. Hommes et femmes voilées se sont succédés au micro, embarqués dans un délire de chansons parfois étrangères: "besa me mucho", "my way"...nous avons bien ri et certaines jeunes filles ont même tenté de flirté gentiment avec Gaëtan: ses boucles blondes fascinent...



Après quelques heures de repos, nous nous sommes une nouvelle fois levés à 3h: un café, un toast et 17km plus tard, nous sommes parvenus au pied du chemin escarpé nous permettant d'accéder au volcan, rendu célèbre par un certain Nicolas Hulot il y a des années...3km pour 500m de dénivelé, nous étions ravis de faire cela avant le lever du jour, à la "fraîche", avant la masse de touristes du matin.




Nos jambes ont souffert, nos poumons aussi, plus par le manque d'activité des dernières semaines que par la difficulté en elle-même. 
En chemin, un "guide" nous a d'emblée accompagnés, muni d'une lampe torche salvatrice, nos petzel ayant rendu l'âme...Nous avons laissé faire...





La particularité du kawah Ijen, c'est sa teneur en soufre, qui sort directement du fonds du cratère à l'état liquide. Au contact de l'air, il se solidifie et les morceaux ainsi fabriqués doivent être acheminés à dos d'homme jusqu'au village pour être embarqués sur des camions...


Comme venus d'un autre âge, les porteurs chargent leurs frêles épaules de paniers contenant entre 70 et 115 kg de soufre, et parcourent par jour une quinzaine de kilomètres. 

Leur ballet commence à l'aube, nous les avons donc croisé très tôt sur notre route. Ils semblent porter le poids du monde, le dos cassé par les années de labeur. On ne saurait leur donner un âge, tant ils sont marqués. D'autant plus que la pente, la chaleur, les émanations de soufre ajoutent à leur peine...Malgré tout, ils prennent la peine de nous sourire, nous saluer, c'est incroyable tant de gentillesse!








Petit à petit, le jour se lève, le soleil apparaît enfin, faisant disparaître les brumes nocturnes. Les montagnes alentours se dévoilent, le paysage en contrebas révèle une nature luxuriante, qui contraste avec la sécheresse que nous trouvons au bord du cratère. Sol poussiéreux, grisâtre, brûlé, les couleurs sont changeantes, ambiance fin du monde, si l'on parvient toutefois à faire abstraction des vendeurs de souvenirs, déjà nombreux en cette heure matinale.





Franck et Sandra ont alors décidé de suivre notre guide, qui est également un porteur de soufre lui même, au fonds du cratère, équipés d'un petit masque à gaz pour atténuer la gêne occasionnée par les émanations de soufre. Quant à moi, je suis restée en haut, bien sagement avec Gaëtan, à admirer la vue et discuter avec de jeunes indonésiens en vacances...




Les nuages et les fumées jaunes laissent deviner un magnifique lac d'un bleu azur éclatant au fonds du cratère, tandis que nous pouvons, même à cette distance, distinguer les sorties de soufre. La vue est vraiment splendide et impressionnante. Nous assistons, médusés, aux efforts colossaux fournis par les porteurs pour remonter cette première pente abrupte, au sol empierré et irrégulier, avant de redescendre vers le village...





Franck, lui, a pu approcher la source en elle même du soufre. Le liquide brûlant s'écoule sur le sol, emplissant ainsi des trous naturels. Au contact de l'air, le soufre durcit et quelques minutes plus tard, les hommes peuvent le casser à l'aide de barre à mine et charger les paniers. L'odeur est forte, la vision réduite, le travail épuisant pour quelques 700 roupies par kilo transporté (ils gagnent donc environ 10€/jour).








Nous redescendons vers 9h, croisant des hordes de touristes qui attaquent la montée sous une chaleur écrasante et nous nous félicitons secrètement de nous être secoués de bonne heure.

Sur le parking, nous croisons Sara et Matthieu, deux jeunes francais qui ont attaqué leur périple en janvier 2013, en vélo, tout simplement incroyable. Pour ceux qui veulent se rendre compte de leur vie extraordinaire, rendez vous sur leur blog: http://2migremajbicikloj.wordpress.com.




Après un jus de fruits et des bananes frites avalés en vitesse, nous avons pris le chemin du retour, direction Banyuwanggi, le ferry et un taxi pour retourner à Lovina.

Ces trois jours sur Java nous ont fait regretter notre trop prompte décision de passer deux mois entiers sur Bali. Notre soif de découverte ayant repris le dessus, on se dit que nous aurions dû prendre un vol pour Jakarta, traverser toute l'île de Java, bien plus "cheap" que sa voisine, avant d'arriver à Bali.
Mais bon, c'est fait et il ne faut rien regretter, on ne peut pas roujours faire les choses dans le bon ordre. Se tromper fait partie du voyage et nous ne nous privons pas de tout car vraiment cette incursion nous a révélé des paysages extraordinaires, des gens absolument adorables et encore une fois nous avons compris qu'il est aisé de voyager en solo ici...



Et qu'en est-il de notre mission?

Réussie haut la main! 

A Lovina, nous avions obtenu comme meilleure proposition d'une agence 5,2 millions de roupies pour 4, hors nourriture, pour les trois jours.
Nous en avons dépensé à peine la moitié, sans forcer ni avoir le sentiment de galérer!









2 commentaires:

  1. Bonjour mes petits baroudeurs

    Quel endroit particulier, indépendamment de la beauté du site, il est très impressionnant de voir ces hommes trimer ainsi.
    J'avais vu , il y a 5 ou 6 mois, un reportage sur ces hommes. Ils expliquaient la lourdeur des charges et les conditions de ramassage et de descente du souffre. Ils expliquaient aussi que ces hommes (comme vous dites, pour un salaire dérisoire ) avaient de gros problèmes de colonne vertébrale et aussi pulmonaires ,les protections étant pratiquement nulles, quelque fois un mouchoir sur le bout du nez , voir rien, et le poids des charges!!
    Franck, tu m'as impressionnée tu sembles avoir soulevé ça comme une plume.
    Par contre tes photos sont magnifiques et montent bien ce souffre si précieux.
    J'espère que vos fièvres sont terminées et que vous ne vous en ressentez plus.
    Ici, Arwen a eu la scarlatine et est venue dormir chez nous car elle était interdite d'école. Nos activités étaient plus calmes : toboggan et forêt.
    J'ai bien hâte de voir la suite.
    Bisous à vous trois MFB

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  2. Ah, j'ai oublié de vous dire que j'étais impressionnée de vous voir jongles avec les millions!!!!
    Re bisous MFB

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