samedi 28 septembre 2013

Puño - Cusco avec l'Andean Explorer...

Le 23 septembre 2013

Et voilà, un train de plus à notre actif, et pas le moindre...

Nous nous sommes fait un cadeau un peu somptuaire, mais il faut bien s'en faire et ce train là est certes touristique, mais aussi un peu mythique.

Et franchement, pas de regret.

Nous étions les seuls français dans la gare ce lundi matin, et Gaëtan le seul enfant, une petite attraction à lui tout seul...
Après le contrôle des billets (ils ne vérifient d'ailleurs que les billets, même pas les passeports et donc pas les identités!), nous avons pu enfin passer sur le quai, quelques minutes avant le départ.
Cette ligne est maintenant exploitée par la compagnie Perurail et le seul train qui y circule est vraiment luxueux: l'Andean Explorer.
Les wagons ont été restaurés et décorés façon pullman des années 1920. Le résultat est saisissant pour nous qui n'avons jamais vu autre chose que des trains modernes!




Nous sommes d'abord accueillis par l'hôtesse responsable du wagon, qui se chargera de modifier les places attribuées aux passagers pour plus de confort. Ainsi, elle a pu échanger nos 3 fauteuils alignés contre une rangée en vis à vis de 4 places.

Ici, pas de banquette, pas de siège moderne en velours ou en cuir, non. Juste des vrais fauteuils, vissés dans le sol, de belles tables en bois nappées de blanc, ornées d'une jolie fleur et éclairées par une simple lampe posée devant la fenêtre. Le sol est en moquette, les murs recouverts de bois précieux avec quelques photos anciennes ici et là, et les porte-bagages sont en laiton. 






On a l'impression de dénoter dans ce contexte, nous les voyageurs, avec nos vêtements de baroudeurs, nos grosses chaussures, nos appareils photos dernier cri et nos tablettes avides de connexions internet... Un peu comme au musée... sauf que le coup de sifflet retentit et que l'on sait alors que nous faisons partie du voyage, pour de vrai.




Le train s'ébranle doucement, traversant d'abord la ville, déjà au plus fort de son activité à cette heure pourtant matinale. Le marché fait place ... puis reprend sa place!




Puis nous longeons un bon moment le lac Titicaca, à qui nous ne faisons pas nos adieux puisque nous revenons dans une dizaine de jours, côté bolivien.
Le bleu foncé de l'eau contraste avec les terres environnantes, plates, où les habitants cultivent le roseau et font paître leurs troupeaux de moutons, d'alpagas ou de vigognes.













Pour admirer ces paysages superbes, nous nous sommes rendus dans le wagon-bar, le dernier des 6 wagons tractés par la locomotive diésel. Cette voiture est pour moitié aménagée en plateforme d'observation en plein air. Magique pour profiter du panorama qui du coup se déroule devant nos yeux sur plus de 180°.

Vers 10h (déjà), un pisco sour est servi aux passagers. Apéritif national, je ne peux pas prétendre détester mais je ne pourrais certainement pas en boire un verre entier. La recette n'est pas forcément très alléchante (pisco, citron vert, sirop de cane, blanc d'oeuf battu qui agrémente ainsi le verre d'une jolie mousse blanche), mais une fois en bouche, le goût est assez surprenant et rafraîchissant. Gaëtan a eu droit quant à lui à sa limonade.


Pour midi, nous avions dès le matin choisi notre menu (devinez qui a refusé catégoriquement le menu enfant?!) et vers 11h30, notre hôtesse a donc dressé le couvert. Trop classe, quel luxe comme dirait mon fils. Repas léger mais ma fois pas mauvais du tout, agrémenté d'un petit verre de vin blanc chilien, le tout servi dans de la belle vaisselle, très agréable tout ça, on a l'impression de revenir dans notre monde d'avant le voyage!

La journée s'est déroulée gentiment, lentement, au même rythme que le train, égrénée par un petit goûter vers 16h, puis une coupe de champagne à 17h. 


Les terres plates et arides de l'altiplano entourant Puño ont peu à peu laissé la place aux fabuleuses montagnes andines, qui nous ont même offert une belle pluie de neige fondue! Brr, ça rafraîchit l'atmosphère et fait rire les gens en t-shirt sur la plateforme. Voilà, nous avons alors franchi le point culminant du voyage à 4338m.




La descente vers Cusco nous amène alors vers des paysages plus abruptes, une plaine qui se fraye une place à travers les glaciers alentours. On se rapproche d'une rivière, que nous ne quitterons quasiment plus, on la cherche des yeux, on la perd au milieu des arbres, dans le fond d'une crevasse, on la retrouve aux abords d'un village, rendant les champs autour plus fertiles. Le paysage change, verdit. Les champs jaunes paille sont remplacés par des parcelles cultivées, plus productives. Les vaches et les boeufs sont moins maigres ici, on peut apercevoir les habitants travailler aux champs avec leurs animaux, images que nous connaissons, mais pas la génération de Gaëtan: les boeufs attelés, labourant les champs avec les hommes, ouvrant la place aux femmes qui jettent les semences...
Et le train serpente le long de la montagne, éclair bleu sifflotant au milieu des péruviens qui nous montrent du doigt et nous font des signes, certains se moquant de nos mines toutes blanches enfermées dans ce truc inutile et qui n'avance pas... Mais que c'est beau!






Le soleil baisse, la lumière diminue rapidement et la nuit s'installe quelques minutes avant d'arriver à destination.

Une fois en gare, nous nous sommes replongés dans notre réalité, sur le quai, nos sacs à dos pesant sur les épaules, un peu grogis de cette journée pourtant bien calme... 

Et puis, on se secoue la tête et on se dit, en regardant autour de nous les autres voyageurs bien ordonnés en groupe, que nous sommes riches de notre liberté et que ces poids sur notre dos sont finalement bien agréables à porter.
Alors on saute dans un taxi, en lui donnant le nom de l'hôtel sélectionné sur notre copain le routard, espérant ne pas nous planter encore une fois. Au pire, pas grave, on changera demain! Vive la liberté...

Nous ne découvrirons Cusco que demain car les lumières blafardes des lampadaires ne suffisent pas à éclairer les rues correctement, et ça, on vous le racontera plus tard.








mercredi 25 septembre 2013

Puño et les îles du lac Titicaca

Du 19 au 22 septembre 2013

Et maintenant, direction Puño, au bord du lac Titicaca, qui, du haut de ses 3800m d'altitude, est le plus haut lac navigable du monde.

Quelle équipée pour se rendre à Puño! Depuis Cabanaconde, plusieurs possibiltés s'offraient à nous:

- Prendre un colectivo direction Chivay (situé à une 50aine de kilomètres) et attendre un bus direction Puño, mais seules deux compagnies se partagent le gâteau et le billet est vendu entre 37 et 45$ par personne! Pour une arrivée au lac vers 19h30...

- Prendre un colectivo et descendre à Patahuasi, puis attendre un bus venant d'Aréquipa en direction de Puño. Pourquoi pas, mais cela nous semblait (à tort d'ailleurs) plus hasardeux.

- Prendre un colectivo, direction Aréquipa, et enchaîner sur un autre bus en direction du lac. C'est la solution que nous avons retenue. Deux fois 17 soles par personne, parfait. Ça été un peu long, mais bon, nous sommes arrivés à destination à 20h, après avoir encore une fois traversé des paysages magnifiques.

Arrivée tardive donc, et pas de réservation d'hôtel! Nous avons sympathisé avec un couple de hollandais dans le bus et avons décidé de partager un taxi et de se rendre dans le même hôtel, conseillé par le Lonely. Eh bien, nous n'avions pas le choix car il était tard, mais nous avons changé dès le lendemain. Je ne conseillerais pas l'hôtel Uros (70s la triple sans déjeuner) car je pense que notre salle de bain n'avait pas vu un vrai coup d'éponge depuis longtemps! Le lendemain, nous nous sommes enfuis et Franck est allé négocier chez le voisin une triple avec petit déjeuner pour 80 soles. Là, bonheur, l'hôtel Impérial est nickel, reluisant même. Personnel gentil, petit déj extra (il y a même du chocolat chaud pour Gaëtan) et ils gardent les bagages gratuitement, en fait, j'ai adoré, inutile de le préciser...

Notre première journée à Puño a été très active: après avoir changé d'hôtel, nous sommes allés à la gare pour modifier nos billets de train, initialement prévu le 25. Pas de problème, nous avons réussi à avancer le voyage au 23 (moyennant 10% de frais!). Nous nous sommes ensuite baladés en ville, pas franchement jolie mais animée. Nous en avons profité pour faire le tour des agences de voyage, afin de réserver une excursion sur le lac Titicaca pour deux jours. Fin de journée, une petite grimpette vers l'un des miradors (un peu plus de 500 marches quand même...) aura eu raison de nos jambes et nous avons fini la journée, rincés, couchés à 20h30!





Le tuk tuk péruvien

Le mur des petites annonces: emploi, appartement, matériel... tout y est! 




Les écrivains publics
Le lendemain, enfin le départ pour les îles sur le lac!
Toutes les agences proposent le même prix, à peu de choses près, et le même programme. Pour notre part, nous avons fait confiance à l'agence Salidas Travel, située dans la rue piétonne de Puño.
Une navette est venue nous chercher à l'hôtel à 7h45, nous avons ensuite embarqué sur un bateau de 26 places, direction les premières îles: Uros.

Îles totalement artificielles, une cinquantaine au total, environ 3000 personnes y vivent, pour la majorité du tourisme. Heureusement, nous ne sommes plus en haute saison, donc la pression touristique se faisait moins présente. Ces îles sont fabriquées avec de la totora, ce roseau que nous avions découvert à Huanchaco. La base est faite de blocs de racines, arrimés à des pieux en eucalyptus, puis recouverts de tapis de roseaux séchés étalés dans un sens, puis dans l'autre. 5 ou 6 familles vivent sur chaque île, remettant des roseaux au fur et à mesure que les couches inférieures s'humidifient. La durée de vie d'une île ainsi construite est d'environ 50 ans. On y trouve même des écoles, une "mairie". Les villageois mangent essentiellement des poissons pêchés dans le lac, le plus gros mesure jusqu'à 30-35cm! Et particularité: ils vont chercher leur eau "potable" à quelques encablures des îles: en effet, l'eau du lac provenant des glaciers alentours, sa teneur en sel est de moins de 1%. Le roseau quant à lui sert pour tout: une petite partie est comestible, le reste servant de combustible (posé sur des pierres plates bien sûr) et de matériau de construction pour les habitations, les bateaux... Mode de vie semblant venir d'un autre temps mais qui semble leur convenir, même s'ils concèdent cependant à la modernité quelques aménagements: barque à moteur, panneaux solaires et cellulaires!
Ce qui nous a plu, c'est l'explosion et les contrastes de couleurs du site: ciel bleu azur, sol jaune paille et les éclats multicolores des tenues des habitants. Je vous laisse constater! 




Miniature de la fabrication d'une île...impressionnant
La partie blanche du roseau est comestible: juteux mais pas vraiment goûteux!









En début d'après midi, nous sommes arrivés sur l'île d'Amantani, où nous attendaient les familles chez qui nous allions loger. Pendant le trajet, le guide a constitué des groupes de 4 ou 6 personnes, afin de pouvoir nous répartir équitablement. Pour notre part, nous avons complété notre "groupe" avec le très sympathique Charles, étudiant en architecture en Belgique, que je salue au passage!  Nous avons été accueillis par Anali et sa famille, chez qui nous avons pris notre déjeuner. Il faut savoir que sur ces îles, les habitants sont quasiment végétariens, la viande étant très précieuse. Ils évitent également les sucreries, afin de minimiser les problèmes dentaires...
Pour notre part, nous avons été agréablement surpris par notre logis d'une bien meilleure tenue que certains hôtels: petite cuisine bien arrangée, chambre proprette et Wc et douche nickel. Nous avons eu de la chance car certains n'ont eu droit qu'à une cabane au fond du jardin!
En milieu d'après midi, nous avons attaqué la montée de la colline avoisinante, afin d'observer la tombée de la nuit depuis l'un des temples de l'île: le Pachatata. Nous n'avons pas eu un coucher de soleil flamboyant mais un superbe orage sur le lac... suivi d'une pluie battante! Nous sommes rentrés bien mouillés, sans lumière, et après un frugal repas, nous nous sommes écroulés dans nos lits!
Au petit matin, petit déjeuner gargantuesque, composé de café, crêpes, tartines et confiture, puis embarquement en direction de l'île de Taquile. L'orage de la veille oublié, le ciel était redevenu clair et le lac bien calme. On oublierait presque l'altitude, c'est incroyable.

















Promenade, puis présentation de quelques coutumes locales, notamment les différents couvre-chefs portés par les hommes des 4 communautés habitant sur l'île, et les diverses manières de porter le "châle" local pour les femmes. Petite anecdote: au moment de se marier, les femmes se coupent leur longue chevelure ébène, la mêlent à de la laine pour tisser une large ceinture à leur époux, en signe de fidélité!
Après un bien agréable repas avec une vue sur le lac absolument parfaite, nous avons repris le chemin en direction du bateau d'abord, puis de notre hôtel.












Ce que nous avons pensé de cette "excursion"? Eh bien, elle n'est pas vendue bien cher, il faut l'avouer et puis si on vient voir le lac, autant en profiter. Il y a certes beaucoup d'heures de navigation, mais qui peut se targuer d'avoir navigué sur le Titicaca!? Et puis, on en profite pour échanger avec les autres passagers, dans toutes les langues, c'est marrant.

Bref, pas de regret, nous attendons maintenant avec impatience le train!!