mercredi 18 juin 2014

Bornéo et les Orang-outans de Tanjung Puting National Park

Du 6 au 12 juin 2014


Lors de nos recherches, nous savions que Bornéo est le dernier endroit où l'on peut observer les Orangs Outans en liberté. 
Borneo, un rêve qui semblait inaccessible lorsque nous sommes entrés dans les diverses agences de voyage de Bali. 900$ par personne, pour 3 jours et 2 nuits de voyage...
Alors, forts de notre expérience avec le Bromo et l'Ijen, nous nous sommes dit qu'il serait intéressant de relever un second défi, afin d'assouvir notre gros caprice et aller voir ces fabuleux primates en voie d'extinction.

Grâce au Lonely Planet de Stéphanie et Vivien, rencontrés à Lovina, nous avons appris qu'un ferry de la compagnie Pelni transporte des passagers régulièrement de Surabaya (Java) à Kumaï ( Bornéo), pour  200000 roupies.

Le 6 au soir, après avoir enchaîné taxi, ferry, bus au départ de Ubud, nous sommes arrivés bien fatigués à Surabaya où nous avons retrouvé Stéphanie et Vivien.
Embarquement le 7 à 11h, en route pour 26 heures de navigation.










Nous avons voyagé en classe éco, au beau milieu des hordes d'indonésiens, curieux et franchement hilares de nous voir nous mêler à eux. 



























Des centaines de matelas posés sur des planches, à quelques centimètres du sol, quelques douches et toilettes douteuses pour les centaines de passagers entassés dans la carcasse en métal.








Un défilé quasi ininterrompu de vendeurs de toutes sortes s'est déroulé durant toute la journée: café, plats préparés, boissons, ours en peluche... trop drôle. 









Le temps s'est égréné avec une lenteur terrible, nous avons passé les heures entre Uno et Monopoly, balade sur le pont. Seul Franck n'a pas vu grand chose de tout ce trajet, pris d'une forte fièvre depuis 2 jours, le contrecoup de notre virée en mob sous la pluie. Le coucher de soleil fut fantastique, accompagné par une bande de dauphins frétillants. La nuit fut courte...et longue à la fois.








Nous sommes parvenus à destination vers 12h, en ce 8 juin, soulagés d'avoir "survécu" à ce voyage, se disant après coup que ce n'était pas si terrible, sauf peut être pour mon doudou qui a enfin fini par descendre en dessous des 40 de température. 






Sur le quai, nous avons fait la connaissance de Jeni, qui nous a dégoté un petit hôtel pour la nuit dans cette ville très moche de Kumaï. 
Les constructions bizarres que vous voyez ici et qui enlaidissent tant un paysage déjà pas fameux sont du fait des chinois. Ils ont convaincu les indonésiens il y a des années de bâtir ces énormes blocs pour accueillir des nids d'hirondelles, dont les asiatiques sont très friands, leur faisant miroiter ainsi de gros profits...Sauf qu'une fois que la "production" a pu commencer, les chinois, unique source d'écoulement des stocks, ont décrété que les prix seraient fortement révisés à la baisse...
Résultat, ces gros abcès gris, où pululent des milliers d'oiseaux qui viennent en plus déféquer partout, répandant une odeur nauséabonde dans le village, et qui ne rapportent pas autant que prévu. 
Voilà poir la petite histoire de Kumai.

Notre nouvel ami Jeni, quant à lui, ne nous a plus lâché. Propriétaire de 3 bateaux naviguant dans le parc national, il nous a joué la carte commerciale dès que nous nous sommes attablés pour déjeuner...
car il nous a sorti le registre de ses ventes, et nous a avec beaucoup d'assurance, proposé d'aller comparer ses tarifs avec les autres bateaux encore amarrés.
Finalement, nous sommes tombés d'accord sur un prix que nous ne pensions même pas atteindre, tant la somme annoncée sur Bali est pharaonique! 1500000 rp par personne, moitié prix pour Gaëtan, pour trois jours et deux nuits, au lieu de 4100000! Incomparable, je l'avais dit...

Nous nous sommes donc dès le lendemain matin mis en route...

Les bateaux transportant les touristes sont appelés des klotoks... Embarcations toute en longueur sur deux niveaux. L'équipage, constitué d'un capitaine et son assistant, une cuisinière et le guide, vivent au niveau inférieur, tandis que nous nous prélassions à l'ombre sur le pont, ou à l'arrière au soleil. Table et chaises disparaissent le soir venu pour être remplacées par des matelas et moustiquaire pour dormir à la belle étoile...de quoi faire de beaux rêves.







il y 15 ans, il n'y avait que 6 klotoks, aujourd'hui on en compte près de 60, de quoi se sentir à l'étroit en haute saison. En ce début juin, nous avons été chanceux, seuls une petite dizaine de bateaux étaient de sortie.












Car la visite se fait ensuite simplement. Du port de Kumai, on rejoint l'embouchure de la rivière ... point d'entrée du parc national de Tanjung Puting, créé en 1971, qui abrite depuis un centre de réhabilitation pour les orangs outans, au camp Leakey. Pendant trois jours, notre embarcation a remonté la rivière, s'arrêtant en trois points stratégiques pour aller à la rencontre de ces précieux primates lors de leurs repas distribués par les rangers du parc. 


En route, notre guide, Toris, le frère de Jeni, nous montre les différentes espèces de singes que l'on trouve ici, notamment le nasique, au nez long et mou, vraiment impressionnant, 







les oiseaux tels que le king fisher, aux superbes couleurs, 




ou encore les crocodiles (eh oui), ou les lucioles, elles sont des milliers à illuminer la jungle à la nuit tombée...

La nuit justement, c'est magique. Dormir si proche de la nature, tous les sens en éveil, à la recherche des bruits étranges qui peuplent l'obscurité, semblent la rendre vivante, palpable. La rivière qui nous héberge sur ses eaux inhopitalières est surnommée par les habitants la rivière aux crocodiles, c'est peu dire. De fait, même si nous ne les avons pas observé par dizaines (ils se cachent plus avant dans la jungle à cette période), nous les avons par contre parfaitement entendus à la nuit tombée, guettant le ballet des poissons chat insouciants de leurs prédateurs nocturnes...Et ça, je peux vous dire que ça restera dans le top 3 de nos plus belles nuits...

Bon, allez, j'arrête de vous faire marronner. Et les orangs outans dans tout ça? Ils auront été le fil conducteur de ces trois merveilleuses journées. 
Par trois fois, nous sommes allés à leur rencontre et avons pu constater à quel point il est facile de s'en approcher, ils sont si calmes, si discrets, si paisibles. 
Encore une fois, nous avons eu le sentiment d'être très pivilégiés car il ne faut pas se leurrer, l'espèce est en voie de disparition car les gouvernements malaisien et indonésien ne mettent rien en place pour les protéger des industriels qui pratiquent la politique de la terre brûlée pour pouvoir cultiver la palme, si chère aux amateurs de Nutella. Je crois que même notre fils ne regardera plus de la même façon ces pots de pâte à tartiner!!





97% de gênes en commun, c'est assez pour se sentir très proche, mais encore insuffisant pour pouvoir se comparer, même si j'en entends déjà certains dire qu'ils me trouvent des similitudes avec mes cousines roussâtres!!
Dans la nature, les femelles mettent un petit au monde tous les 7 ans environ, 5 en zone protégée, c'est peu pour pouvoir prétendre à accroître significativement la population de 77 individus que compte la réserve actuellement. Nous avons eu tout le loisir de les observer. La jeune mère allaite son petit la première année, lui mâche ensuite tous ses aliments avant de le laisser se débrouiller vers 24 mois. Mais le jeune restera accroché au corps de sa maman jusqu'à ses 5 ans environ. 
Les mâles sont beaucoup plus massifs, le faciès élargi et plat, impressionnant. Malgré leur imposante carrure, ils font preuve d'une remarquable habileté pour passer d'arbre en arbre et se déplacent souplement, silencieusement. Ils n'ont pas peur de nous, descendent de leur perchoir et nous bousculent si besoin est pour passer, sont capables de vous faire les poches et savent se montrer facécieux, voir très intelligents quant il s'agit de trouver de la nourriture...
Bref, nous avons adoré ces instants précieux, et nous regrettons pas d'avoir choisi cette destination entre toutes autres pour aller à leur rencontre.
Le parc est superbe, tant pour la faune que la flore, et la manière de l'aborder avec ces klotoks est vraiement incroyable. Nous nous sommes pris pour des aventuriers dans la jungle!
Nous avons sacrifié au confort et craqué pour l'avion pour le retour, car la fièvre de Franck s'est montrée contagieuse et Gaëtan, s'il a su se montrer courageux car motivé par la découverte des orangs outans, a ensuite été très fatigué par un bon 40 de température, bientôt suivi par sa maman qui  peut vous écrire à cette heure, car enfin sur la voie de la guérison. 
Nous avions prévu de passer par le Borobudur à notre retour sur Java, mais notre santé en a décidé autrement et nous sommes donc rentrés directement à Bali.

Bilan de ces jours à Bornéo plus que positif, cela restera un des moments clé de notre tour du monde, une rencontre extraordinaire, dans un cadre qui ne l'était pas moins.
Pour ce qui est des gros sous, les agences peuvent aller se rhabiller. Nous en aurions donc eu pour la modique somme de 2700$ (2000€) à trois en passant par une agence. En prenant l'avion au retour, nous avons en tout dépensé plus de trois fois moins! Encore une mission réussie...haut la main!



























5 commentaires:

  1. Magique en effet. Superbe publication !
    A partir du mois d'Aout, que va-il nous rester de nouveau à découvrir en nous levant le matin ? Les infos avec les violences et les mensonges en tous genre déversées chaque jour ?
    Vous vivez une sacrement belle aventure et on est heureux de la partager avec vous. Bisous et merci pour tout.

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  2. Magnifique que de voir ses cousins , enfin ça doit etre impressionnant quand meme !!!! soignez vous bien quand meme , car la santée c'est ce qui est le plus important ...........Bisous Lili

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  3. Bonjour mes petits baroudeurs

    Quel périple encore, je ne pensais pas que ces îles étaient aussi éloignées les unes des autres.C'était pittoresque et dur à la fois, surtout pour Frank qui était malade, mais le jeu en valait la chandelle.
    Vous avez réalisé mon rêve de voir ces amours de singes ou devais-je dire nos cousins, tellement leurs expressions sont semblables aux nôtres.Ils ont l'air si gentils et peu farouches. Je comprends que cette rencontre fasse partie de vos plus magiques souvenirs. J'espère que les hommes ne vont pas laisser s'éteindre cette espèce.
    J'espère qu'à l'heure où je vous écris, vous êtes tous guéris. Vos corps vous envoient des signaux, il faut les écouter.
    Portez vous bien, gros bisous à vous trois
    MFB

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  4. Merveilleux ce périple pour aller observer les orangs-outans! Et ça fait bien plaisir de voir vos bouilles. Gros bisous des Meteneux Christof et Faby. Nous sommes aussi en Indonésie, encore pour un mois et demi, mais nous n'aurons pas la chance de les voir en vrai, pas assez de temps (nous avons gravi trop de volcans) alors merci pour ces photos et ce récit!

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  5. Bonjour, avez vous les coordonnés de Jeni svp?
    Merci ;)

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