Ho Chi Minh, Saïgon moderne

Du 13 au 16 avril 2014

Nous voici arrivés dans la capitale économique du pays. Gigantesque!!!

Nos souvenirs de cette grande cité datant de 15 ans en arrière, nous avons tout de suite constaté les changements!!

Toujours les mêmes hordes de mobylettes, mais les conducteurs portent un casque, et si la circulation semble toujours anarchique pour les nouveaux venus, elle est pourtant beaucoup mieux maîtrisée aujourd'hui: les sens de circulation sont à peu près respectés, ainsi que les feux rouges...

Fini les rues et ruelles jonchées de détritus comme au Cambodge, ici le piéton peut marcher sans regarder ses pieds!

Les petites cantines de rue se noient au beau milieu des restau chics et bars lounge....

Le passé colonial est mis en avant, les maisons sont restaurées, magnifiées et transformées en hôtels, boutiques, ambassades ou simple habitation, côtoyant ainsi de grands buildings modernes. 

Il est très agréable de se perdre dans ce dédale, nous l'avons fait pendant deux jours, sans crainte aucune. Evidemment, la prudence est toujours de mise: le touriste représente une cible facile, mais quel pays peut se targuer d'avoir éradiqué la petite délinquance?

Le principal intérêt de notre arrêt était de nous rendre sur le site de Cu Chi, puis au temple Cao Dai de la ville de Tay Ninh.

Pour pouvoir effectuer ce long trajet, nous avons choisi de louer une voiture avec chauffeur et guide francophone. Pour cela, il suffit d'arpenter la rue Pham Ngu Lao dans le quartier routard. Les nombreuses agences de voyage vous proposeront toutes l'excursion, en groupe ou en privé. A cinq, nous nous en sommes sortis pour 100$, mais les prix peuvent très vite grimper en fonction des agences...

Malheureusement pour nous, même en arrivant à l'ouverture du site, d'autres groupes étaient présents, et pas toujours très corrects. Envahissants et bruyants, nous avons eu beaucoup de difficultés à profiter pleinement des vestiges exposés.

Ce qui en ressort  toute considération politique mise à part, c'est que les vietnamiens ont développé des trésors d'imagination pour survivre...

Pendant 20 ans, ils ont creusé ici près de 200 km de galerie, des tunnels de 40 par 50 cm, claustrophobes s'abstenir! 

Cuisine, hôpital, salle de repos, armurerie...tout était creusé, invisible aux yeux extérieurs. Des dizaines de trappes leur permettaient d'accéder au monde extérieur, des aérations ont été partout aménagées, et bien évidemment des pièges les protégeaient...Le jour, ils vivaient terrés dans leur monde souterrain, la nuit, ils trouvaient la force de sortir pour cultiver la terre afin de se nourrir. 

Leurs prises ennemies étaient savamment recyclées: les pneus des jeeps pour faire des chaussures, les pièces métalliques pour les armes...

Quant aux repas, le manioc a été pour eux notre topinambour national. Pour la visite, les tunnels ont été réaménagés, agrandis; les salles souterraines ont été recouvertes de toit de palmes, il faut les imaginer plafond bas et sans lumière naturelle...

Bref, visite intéressante et instructive.

Nous avons ensuite filé vers le temple Cao Daï, drôle de construction très kitsch qui abrite la troisième religion du pays, savant mélange de taoïsme, bouddhisme, confucianisme et christianisme!!!. Nous avons assisté à la cérémonie quotidienne, belle musique et chants agréables, je ne sais pas si cela vaut un tel détour, mais bon, nous avons passé une belle journée. 

Sur le chemin du retour, nous avons traversé quantité de plantations de caoutchouc, impressionnants champs d'arbres plantés de façon rectiligne, écorchés vifs pour leur sève...

Et enfin, petit arrêt obligé dans une fabrique de laque, où Gaëtan a trouvé un nouveau livre de voyage (le quatrième!!!)

Le soir, nous avions donné rendez vous à Alexis: un petit repas de retrouvailles et un digestif sur le toit terrasse d'un bel hôtel, de quoi finir notre séjour en beauté. Nous nous retrouverons chez lui à Hanoi à la fin du mois...

Avant de sauter dans notre bus de nuit puis Nha Trang, nous avons tout de même pris le temps de poster quelques cartes dans le magnifique bâtiment abritant la poste (structure métallique de Eiffel), en face de la cathédrale...

Puis nous avons filé au musée de la guerre, qui s'est révélé pour nous quelque peu décevant car il s'agit surtout d'une exposition de véhicules...

...et de photos, sans autre explication que quelques lignes en guise de légende. Manquait je pense un exposé sur les origines, les implications de cette guerre que nous n'apprenons pas en Europe. Ainsi, la majeure partie de ces clichés est choquante, j'ai d'ailleurs refusé que Gaëtan les regarde, à 10 ans, il sait que la guerre est laide, pas besoin de lui faire faire des cauchemars en image... Pour nous autres adultes, l'insoutenable est difficile à regarder, même à imaginer, sachant en plus que cela concerne un passé encore une fois très proche.

Et voilà, après un bon repas, direction notre premier sleeping bus du Vietnam, encore une expédition... Direction le bord de mer, plus au nord. 
Bus très confortable, moins pour notre Sébastien qui n'apprécie que moyennement des couchettes d'1,60m pour ses presque 2m!!

Can Tho

Du 10 au13 avril 2014

Can Tho est la ville la plus importante du Delta, après Ho Chi Minh.

après 3 heures de bus (nickel) nous avons établi notre camp de base dans un petit hôtel, le Xuan Mai 1: rien de transcendant mais prix quasi imbattable pour trois (10$).

La ville en elle-même n'est pas géniale mais c'est le bon point de départ pour les balades que nous souhaitions faire....

Nous nous sommes de nouveau levés aux aurores pour nous rendre sur deux marchés flottants, des marchés de gros. L'excursion est proposée en visite de 3h ou 7h, nous avons choisi l'option la plus longue, qui n'était pas forcément la meilleure...

Nous avons pris notre premier petit déjeuner sur l'eau: des vendeurs de café "ambulants" se baladent en barque et nous avons pu enfin avaler notre breuvage du matin...

Nous avons donc navigué au beau milieu des marchands de Cai Rang et de Phong Dien. Cai Rang est le plus gros marché de grossistes du Mékong et de fait, il est assez impressionnant. Des centaines de bateaux se pressent, évitant avec adresse les collisions. Les vendeurs vivent sur leur embarcation la plupart du temps et nous avons assisté au lavage du linge, de la vaisselle, le petit déjeuner des enfants...Scènes de vie quotidiennes mais ô combien intrigantes pour nous autres occidentaux. Nous remarquons alors que chaque bateau ne vend qu'une seule marchandise, dont un exemplaire est accroché au bout d'une perche en guise d'enseigne!! Ingénieux, et tellement décalé en comparaison avec nos M.I.N français...

Nous avons ensuite pris la direction des affluents du fleuve, afin d'admirer cet incroyable réseau, véritable labyrinte pour les non initiés... L'arrêt programmé dans une plantation au beau milieu des vergers était par contre peut être de trop car il fait savoir que dans le delta, il y a une marée...Nous nous sommes donc retrouvés coincés dans le verger-café-restaurant pendant plus d'une heure, attendant que les eaux des canaux remontent...un peu longuet.

Le reste de la journée s'est déroulé en douceur, fatigués que nous étions de notre balade!
Nous l'avons cependant terminé en beauté, craquant pour une fois pour une restau semi-gastro, proposant un menu bien particulier qui évidemment a su attirer notre attention: nets de serpent et sauté de serpent aux petits légumes frais...un vrai délice que cette chaire un peu ferme et au goût particulier...

Le lendemain, expédition en scooter. Le terme expédition est approprié car il nous a d'abord fallu composer avec le flot continu des milliers de mobylettes aux heures de pointes en ville, trouver notre route dans un réseau secondaire complètement hallucinant et enfin faire face à un gros orage en fin de journée...

Nous nous sommes débrouillés comme des chefs pour apprivoiser la technique très particulière de conduite des vietnamiens: regarde devant, fait attention devant et les suivants en font de même. Le rétro ne sert à rien, il faut juste compter sur la vigilence des poursuivants. Et ça marche! Une frayeur ou deux et puis le tour est joué, c'en est même grisant...

Pour ce qui est des routes, vive internet, le GPS est presque infaillible, mais nous avons tout de même appris à maîtriser le demi tour et la conduite en sens inverse!!

Faisant confiance au Guide du Routard, nous avons souhaité visiter le My Khanh Touring Village... Quelle horreur... Digne de figurer sur les guides chinois, passe encore, mais rien ici ne correspond aux attentes et aux critères européens. c'est d'ailleurs assez indescriptible comme endroit: un hôtel avec une piscine, des restaurants, un bassin à crocodile, des stands de tirs à la carbine, une piste de course pour les cochons...Décalé. Rageurs d'avoir payé l'entrée d'un truc pareil, Seb et Gaëtan n'ont pas voulu être en reste et ont succombé au plaisir de nourrir les crocos. Piètre consolation mais bon, on a rigolé au moins...

Nous avons ensuite erré, toujours en deux roues, le long des berges des différents cours d'eau du coin et ainsi découvert une vie bien paisible, comme en dehors du temps. Notre route a croisé l'une des maisons ayant servi de décor au film "l'amant", dont l'actuelle propriétaire ouvre les portes de l'unique pièce aux visiteurs pour 30000 dongs. Elle y conserve de très belles antiquités, certaines venant de France. 

Nous avons occupé le reste de l'après midi à flâner au gré des routes, un coup à gauche, deux coups à droite...et observé ces immenses rizières qui s'étirent à perte de vue. 

En fin de journée, voyant les nuages s'accumuler et devenir menaçants, nous avons tenté vainement de les prendre de vitesse! Des trombes d'eau se sont alors abattues sur nos pauvres carcasses, nous obligeant à nous abriter quelques dizaines de minutes sous le porche d'un salon de coiffure très...particulier si vous voyez ce que je veux dire!!

Ensachage du riz

Scooter à trois roues pour les handicapés

Marchands le long des routes...

Nous en finissons ainsi avec le delta du Mékong. Il nous faudra certainement revenir, nous sommes passés à côté de tellement de choses, mais le temps n'est pas au beau fixe et il nous faut avancer...