Tout au bout de la Patagonie: Ushuaia

Le 11 novembre 2013:

Le moins que l'on puisse dire, c'est que nous l'aurons mérité notre bout du monde! Nous avons pris un premier bus à Puerto Madryn à 10h30 le 9 novembre, qui nous a mené à Rio Gallegos le lendemain à 7h. Un café avalé vite fait et nouveau départ à 8h30 (qui s'est transformé en 10h) pour Ushuaia, que nous aurions dû atteindre à 19h30.  

Pour ce faire, le bus traverse un bras de mer en ferry. La mer, la terre aride balayée par le vent, pas d'habitation, les panneaux d'indication..., on se sent déjà ailleurs. 

La particularité du trajet réside dans le fait que la route traverse le Chili sur une centaine de kilomètres. Il nous a donc fallu passer la frontière deux fois (entrée et sortie), avec plein de nouveaux tampons sur les passeports...  

Jusque là, tout va plutôt bien. 
C'était sanc compter sur le mauvais état de notre véhicule, qui a décidé de faire des siennes sur le territoire chilien, au beau milieu des moutons. On nous avait vanté les déboires des bus en Patagonie, que nous n'y croyions plus trop, et bien voilà, nous l'avons eu notre panne. Il aura fallu environ 7 heures aux chauffeurs pour démonter le moteur (oui, oui, ils ont tout posé sur le sol devant le bus!), le réparer et le remonter! Tout ça dans un calme olympien et la bonne humeur.
Nous en avons profité pour lier connaissance avec nos deux voisines québecoises, Sophie et Jeanne, deux étudiantes en médecine. Quelques parties de Uno plus tard et les batteries de l'iPad et du Mac épuisées, le car est enfin répartit, à la nuit tombée...  

Nous sommes arrivés à destination à 4 heures du matin, la compagnie (tecni austral) nous a lâché là sans un mot, rien. Hôtels fermés, pas de terminal de bus (c'est la première fois!), 4° et du vent...Bienvenue à Ushuaia, la ville la plus australe du continent! 

Après quelques tours dans les rues, un peu désœuvrés, nous avons pris nos premiers clichés du lever de soleil. Ici, les nuits peuvent être très courtes, en ce moment, le soleil se lève à 5h30 et se couche vers 21h30, et ça rallonge...

Après nous être réfugiés dans un boui boui ouvrant à 5h et avoir avalé un café chaud, nous avons posé nos sacs dans la première AJ qui a bien voulu nous accueillir avec un enfant (ça non plus, ça n'a pas été simple) à condition de partager notre dortoir avec Sophie et Jeanne: pas de problème... 

Et voilà, nous n'avions qu'une seule journée ici, donc, pas de repos pour les guerriers. Après un solide petit déj, direction le port, ou nous avons embarqué pour une petite croisière sur les eaux du canal de Beagle. Bateau touristique mais il faut parfois concéder certaines choses. Nous avons pu avoir un point de vue différent sur la ville, depuis la mer. Impressionnant. L'eau est bien remuante à cet endroit, les sommets enneigés semblent tomber directement dans la mer, le vent souffle en fortes rafales et il fait froid. Là, après tous nos déboires, nous nous sommes rendus compte, satisfaits, que nous étions au bout du bout. Drôle de sentiment de se dire que l'Antarctique n'est pas loin, à peine 1000 km.  

De retour à terre (et sur terre!), nous n'avons pas eu le temps, ni le courage il faut l'avouer, de nous rendre au parc national, situé à 1h de bus (le bus? Pouahhh). Nous avons donc déambulé sur le bord de l'eau, discuté avec des français en camping car que nous avons bien enviés, et découvert la ville, en faisant tamponner au passage passeports et livre de bord... Voilà une escale rapide, fatigante mais nous sommes heureux de l'avoir faite. 

Encore quelques heures de bus et de nombreux changements et nous nous reposerons à Iguazu...